RÉSUMÉ
Le 11 mars 2011, Camille enterre sa grand-mère au cimetière de Pantin dans le «carré juif» - «carré juif», c’est bizarre non ? Elle est entourée de sa mère qui, quand elle est stressée parle, son père - dans son monde - sa soeur, en pleine crise d’adolescence. Elle se souvient des discussions avec sa grand-mère dont elle était proche et décide de partir en Pologne à la rencontre de ses ancêtres.
Dans un long texte qui sonne comme une déclaration d’amour, Camille convoque le souvenir de sa grand-mère dans l’espoir de trouver des réponses aux questions de sa propre existence. Se faisant, elle va la tirer de l’oubli pour finalement la faire apparaître, remodelée par l’acte théâtral. Il s’agit d’offrir au spectateur un aperçu de comment se mêlent souvenirs, vie personnelle, travail de recherche et sincérité dans l’acte de création.
NOTES D'INTENTIONS
En 2017, j’ai découvert une lettre écrite par ma grand-mère dans laquelle elle retrace l’histoire de sa vie, de sa naissance en 1917 à Lodz (Pologne) au sein d’une famille juive à la naissance de ses petites filles. Sur ces quelques pages elle pose un contexte historique et politique, décrit les divergences d’opinions au sein d’une famille, les paradoxes de la guerre, elle nomme aussi les noms des membres d’une famille que je n’ai pas connue.
La pièce a été créée à partir de ce témoignage de vie. Je suis partie de ses écrits et les ai confrontés avec mes interrogations autour de l’identité, la mémoire, le trans-générationnel. Je suis également partie en Pologne pour faire un travail d’archive, collecter des preuves historiques et tenter de trouver des traces des personnes disparues au sein de ma famille. A partir de ces documents et accompagné d’un dramaturge j’ai écrit « Chawa, pièce de ma mémoire ».
Je me suis posée la question de la place que je pouvais prendre face à ce que nous appelons le devoir de mémoire. Qu’est ce que ma génération peut transmettre et comment ? Quelle est ma légitimité, où est ma responsabilité ?
Peut-on trouver des réponses à la question « qui suis-je ? » en interrogeant la vie de nos aïeux, même ceux que nous n’avons pas connus ? Peut-on savoir où aller en se plongeant dans l’intime de ceux qui sont venus avant nous ? La question des origines est récurrente pour tous. Elle s’impose à nous à un moment donné de notre vie. Nous questionnons nos origines ethniques, sociales, culturelles... Nous en constatons les ruptures, les prolongements et les échos. Et interrogeons la nécessité même qui nous pousse à aller rendre visite à son arbre généalogique. En lien avec ma propre création, je propose d’explorer cette question du partage de l’intime avec une partie du public. Avec un groupe d’adultes et/ou d’adolescents, je travaille autour de la notion du souvenir, de la transmission, de l’identité, du transgénérationnel et du passage à l’acte théâtral.
DUrée du spectacle : 1h10
L'intime partagé